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Discours en hommage à Jacques Chirac

Hommage à Jacques Chirac

Discours de Cyril Boulleaux, Maire de Villeneuve-sur-Yonne lors du rassemblement ce matin dans le cour de la mairie.

Aux Invalides, l’hommage rendu à Jacques Chirac par les français montre le lien qu’avait su tisser, au fil du temps, l’ancien Président de la République avec ses compatriotes, le peuple de France, dans un dialogue et une proximité qui se poursuivent au-delà de la mort, et dont la mémoire est saluée avec un brin de nostalgie et d’affection par des femmes et des hommes dont tous n’ont pas forcément partagé les mêmes opinions politiques et les mêmes choix idéologiques, mais se retrouvent dans cet homme chaleureux, charismatique qui a incarné notre pays, un des derniers grands chefs.

Jacques CHIRAC disait avec humour un « chef, c’est fait pour cheffer », il fût un des derniers grands fauves politiques du XXe siècle, somme toute un Président très français, avec ses qualités et ses défauts, ses valeurs, ses humeurs et ses contradictions, un homme proche des gens, un bon vivant, un séducteur…

Cet admirateur du Général de Gaulle, fils spirituel de Georges Pompidou, qui a tenu les rênes de l’Etat pendant 13 ans et qui fût le Premier Ministre de Cohabitation de François Mitterrand, était un animal politique complexe, qui a parfois oscillé dans ses prises de positions au long d’une carrière époustouflante, avec ses phrases et ses mots cultes qui ont jalonnés ses déclarations comme l’ »usage abracadabrandesque », prononcé lors d’un entretien télévisé en 2000.

Mais sans nul doute, cet homme au franc-parler, empreint d’humanisme a été porteur de valeurs universelles à l’image du pays qu’il incarnait, un grand Républicain aux inspirations radicales, qui a su aussi faire preuve d’audaces comme en 1975 lorsqu’il avait soutenu Simone Veil dans son combat pour la légalisation de l’avortement contre une partie de son camp ou dans ses actions en faveur du handicap qui le touchait personnellement.

Un homme qui a su aller parfois même à contre-courant de son parti politique lorsqu’il avait pris position contre la peine de mort défendue pourtant par la Gauche.
Je me rappelle encore avec émotion, le 21 avril 2002, Jacques Chirac se retrouvant au second tour de la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen, la gauche défaite. Plus de 80% des voix se sont reportées sur lui, la Gauche votant massivement en sa valeur, il devenait tout d’un coup le symbole de la France Républicaine, rassemblée au-delà des clivages.

Si on peut légitimement s’émouvoir de la reprise des essais nucléaires à Mururoa, on retiendra néanmoins sur le front climatique, son discours choc le 12 septembre 2002 à Johannesburg, lors du Sommet de la Terre avec son fameux « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », nous invitant à davantage d’engagement collectif en matière de préservation de la planète et de responsabilité environnementale.

Mais pour moi, c’est aussi et avant tout, cette position courageuse qu’il a adopté en 2003, lorsqu’il a permis à la France d’opposer son véto à toute résolution de l’ONU autorisant la guerre contre l’Irak, relayé par la déclaration vibrante et incarnée de son Ministre des Affaires Etrangères qui faisait entendre avec panache la voix de la France à l’ONU, osant défier une conception à l’époque va-t’en guerre des Etats-Unis et propulsant notre pays à la tête du camp de la paix.
Jacques Chirac avait compris, peut-être plus que d’autres, l’instabilité dans laquelle allait être plongée le Moyen-Orient, ses risques d’embrasement et les menaces qui en découleraient.

Cet homme a su également tisser des liens étroits avec l’Afrique.
Homme cultivé, il aimait les civilisations anciennes, notamment asiatiques dont il entretenait une véritable passion. Combattant politique, il était un grand admirateur des combats de sumo.

Il nous laisse en héritage le musée du Quai Branly, musée des Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques qui porte son nom.

Jacques Chirac était un homme plus complexe qu’il n’y parait, plus dense que l’on ne pourrait le penser !… ou que la satire pouvait parfois présenter ou le croquer ; nous gardons tous en mémoire l’image amusée de sa marionnette dans les Guignols de l’Info dont Jacques Chirac était un personnage récurrent des émissions, caricaturé en Président mangeant des pommes, en français parmi les Français, un bon Français aimant la bière et la tête de veau, amateur de football et tâtant la croupe des vaches au salon de l’agriculture.
Tout cela le rendait sympathique.

Un pied en Corrèze où il a créé un lien particulier et dont il fût le Président du Conseil Départemental, ce terroir qu’il affectionnait et dont il était proche des gens, ce terroir qui lui a mis le pied à l’étrier ; l’autre à Paris, dont il fût un Maire emblématique.

Jacques Chirac a su gagner le cœur des Français.
Rendons-lui aujourd’hui un hommage appuyé d’où que nous venons et quelles que soient nos sensibilités.

Vive la France, vive la République.
Hommage à Jacques Chirac.